Alerte des secours, toutes les évolutions en cours ou à prévoir

27/09/2022

Aujourd'hui, il est possible de localiser un ami, un enfant et parfois même un inconnu sur des applications de rencontre. Nous pouvons discuter en visio avec des personnes à l'autre bout de la planète, échanger des vidéos. Mais, lorsqu'une situation déstabilisante nécessite d'appeler les secours, aucun de ces services n'est en mesure de vous faire bénéficier du confort offert par le smartphone. Ne vous inquiétez pas, les choses sont en train de bouger! Comme le consacre la fameuse expression "Mieux vaut tard que jamais", nous allons ici détailler les évolutions qui vont participer à la modernisation des secours en France.

Parcourez notre dossier complet et actualisé sur la modernisation des appels d'urgence aux 15, 18, 17, 112, 114


A quoi faut-il s'attendre dans les années à venir ?

Aujourd'hui, il est possible de localiser un ami, un enfant et parfois même un inconnu sur des applications de rencontre. Nous pouvons discuter en visio avec des personnes à l'autre bout de la planète, échanger des vidéos... Mais, lorsqu'une situation aussi déstabilisante qu'un accident nécessite d’appeler les secours, aucun de ces services n'est en mesure de vous faire bénéficier du confort offert par le smartphone. Ne vous inquiétez pas, les choses sont en train de bouger! Comme le consacre la fameuse expression "Mieux vaut tard que jamais ..."

Regroupement des centres d'appels d'urgence

Pour répondre aux exigences d'économies d'échelle des collectivités et au manque d'interopérabilité entre les acteurs du secours (Pompiers, SAMU, Gendarmerie/Police), des plateformes communes sont créées depuis plus d'une dizaine d'années, sans réelle base légale dans un premier temps. Abandonner les traditionnels numéros d'urgence au profit du seul « 112 » et rassembler ainsi tous les acteurs chargés des appels d'urgence. Voici l'objectif de la loi Matras du 25/11/2021 basée entre autre sur les propositions maintes fois répétées de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), lors de ses derniers congrès annuels.

A l'heure actuelle certains départements ont réussi à regrouper :

  • Pompiers (18) / Police (17) - Région centre, Paris et la Seine Saint Denis
  • Pompiers (18) / SAMU (15) - Une vingtaine de département dont la Haute Savoie (utilisation d'un logiciel informatique unique) - Il est même envisagé d'y regrouper les centres privés de téléalarme ou les ambulanciers privés.
  • SAMU (15) / Médecine de ville, appelé le "SAS"  (Service d'Accès aux Soins), afin de recréer progressivement une garde médicale privée dans le secours d'urgence, notamment dans les zones "blanches".

Cette mutualisation peut néanmoins interroger sur le risque à plus long terme de privatisation des centres d'appel et d'uniformisation de la compétence des opérateurs. Aujourd'hui, lorsqu'un citoyen contacte les Sapeurs-Pompiers, son interlocuteur est un spécialiste qui bénéficie d'une expérience de terrain permettant de prodiguer des conseils spécifiques salvateurs afin d'envoyer des secours adaptés et anticiper sur d'éventuels moyens de renforcement. Tout comme, lorsqu'il contacte le "15", il est est mis en relation avec le corps médical, dont les compétences permettent d'accéder à des données protégées et individuelles de santé et indéniablement d'offrir un meilleur résultat pour le diagnostic de pathologies silencieuses graves par téléphone, qu'un secouriste ou un opérateur aidé par un arbre décisionnel pourrait le faire.

Autres arguments majeurs, mais cette fois en faveur de cette mutualisation : l'utilisation du « 112 » comme numéro unique apporterait davantage de clarté dans le nombre relativement important de numéros d'urgence. Quant aux plateformes communes, elles faciliteraient l'interconnexion entre les différents acteurs, diminuent les coûts et apportent une réelle plus-value lors de la survenue d'évènements d'ampleur (attentats, situations avec multiples victimes ...). De plus, dans les zones rurales à faible démographie médicale, ces solutions pourraient permettre aux SAMU d'avoir une vision globale des moyens à engager.

Cependant, tant qu'un budget commun de "Secours d'Urgence et d'Aides aux Personnes" (SUAP) ne sera pas créé pour lier l'action des Pompiers, ambulanciers privés, moyens associatifs et surtout SAMU dans leurs missions liées au SUAP, des disparités entre départements risquent de subsister et surtout des portes ouvertes à des guerres fratricides entre services. Quand bien même ils opéreraient dans les mêmes locaux, la recherche de l'optimisation de chacun des budgets séparés, ralenti indéniablement les avancées technologiques et l'interopérabilité des acteurs.

Géolocalisation des appels

Pour les téléphones fixe, il est facile pour les services de secours de localiser l'adresse d'où est issu l'appel (Directive Européenne imposant aux opérateurs de fournir instantanément aux services de secours l'adresse issue de la liste des abonnés).

Le problème se pose lorsque l'appel est effectué par le biais d'un téléphone mobile, même si c'est un smartphone. En effet, à l'heure actuelle la géolocalisation de ces appels apporte un résultat très imprécis (triangulation donnée à partir des antennes relais - précision de 3km), notamment en zone urbaine dense.

En France, certaines applications proposent une localisation basée sur le GPS et le Wifi, mais ne sont pas reconnues par les autorités. Elles offrent une fiabilité incertaine.

En réponse à cette problématique et dans le soucis de rattraper le retard technologique des Sapeurs-Pompiers, il a été décidé de créer le futur système d'information et de commandement unifié des services d'incendie et de secours : NEXSIS 18/112. Ce programme défini par le décret n° 2019-19 du 9 janvier 2019, porté par le Ministère de l'Intérieur, en accord avec les institutions représentant les services d'incendie et de secours. Ce nouveau logiciel, équipant à partir de 2021 les départements volontaires va permettre :

  • La géolocalisation automatique des appelants qui composent un numéro d'urgence avec l'application « Advanced mobile location» (AML)*.
  • L'utilisation des applications et réseaux sociaux (Whatsapp, Messenger...), des e-mails et même des objets connectés - L'utilisation de la vidéo et de la photo offrent des perspectives très intéressantes pour guider le témoin et obtenir des informations pertinentes sur la situation.

  • Pour les services d'incendie et de secours, de disposer d'un système partagé entre départements de gestion des alertes et opérations
  • Une remontée d'informations en temps réel à la chaîne opérationnelle et hiérarchique
  • L'interopérabilité du système et le partage d'informations entre les partenaires volontaires : Samu, police et gendarmerie nationale, polices municipales, associations agréées de sécurité civile, opérateur d'importance vitale...

*Au Royaume-Uni, l'opérateur historique et le fabricant de smartphones HTC ont collaboré pour aboutir à un système de localisation de l'alerte appelé AML (Advanced Mobile Location), basé sur le GPS et le WIFI, si capté (Précision : 30m). Il est généralisé à l'ensemble des opérateurs et marques de téléphone vendus en UE.

Actuellement, certains SAMU utilisent l'application développée en Moselle « My 15 », disponible sur Android. Elle permet de contacter le « 15 » directement et d'être géo-localisé. Des informations d'ordre médical peuvent également être préenregistrées dans l'application afin de faciliter la prise d'appel.

Les personnes qui gardent une méfiance sur la sécurisation des données informatiques les concernant, peuvent néanmoins utiliser cette application sans enregistrer leurs antécédents médicaux. Seules les fonctions « appel et localisation » seront opérationnelles.


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