Intervention du Sauveteurs Secouristes du Travail SST en période épidémique

15/02/2022

Les Sauveteurs Secouristes du Travail sont en première ligne en période épidémique (Covid ou autre maladie transmissible par voies respiratoires), que ce soit lors d'une intervention au travail ou en dehors. A ce titre et afin d'assurer sa protection et celle des victimes qu'il sera amené à secourir, certaines consignes de protection et d'intervention doivent être respectées. Celles-ci sont développées ci-dessous, sur la base du protocole national de déconfinement, des recommandations de l'ILCOR* d'avril 2020 et des recommandations techniques SST.

De plus, l'obligation qui incombe à l'employeur de préserver la santé et la sécurité de ses salariés inclut celle des secouristes qui seraient amenés à intervenir en vue de prodiguer les premiers soins. Il est donc essentiel que les décideurs et référents/responsables HSCT prennent en compte l'évaluation des besoins en formations, informations et matériels essentiels aux secouristes.

Retrouvez ici toutes les informations mises à jour sur les précautions à prendre par les secouristes ou SST de votre structure et même quelques petits conseils supplémentaires.

* ILCOR : International liaison committee on resuscitation

Intervention du Sauveteur Secouriste du Travail en période épidémique (COVID19 ou autre maladie respiratoire)
L'adaptation des techniques et conduites à tenir en période épidémique
Les petits PLUS de Formatlan (Matériel de protection, conduite à tenir ...)


Intervention du secouriste SST en période épidémique liée à une maladie respiratoire (Covid ou autre)


Dans un contexte épidémique ou pandémique, les mesures de prévention pour les intervenants consistent à limiter le risque d'exposition du secouriste (SST, PSC1, premier témoin), de l'entourage et à renforcer les mesures  habituelles d'hygiène (Nettoyage des mains et désinfection des locaux). Voici un panel de recommandations tirées de référentiels techniques et recommandations officielles :

  • Limiter autant que possible le contact entre la victime et le sauveteur. Celui-ci pourra guider la victime pour qu'elle réalise sur elle-même les gestes de secours nécessaires (refroidir une brûlure sous l'eau, s'asseoir ou s'allonger au sol, nettoyer une plaie...).
  • Isoler si possible la victime dans une pièce, notamment si elle présente des signes d'infection. Cette pièce sera ensuite aérée et rendue inaccessible, jusqu'à son nettoyage par le personnel d'entretien. Celui-ci aura été prévenu au préalable et pourra appliquer les procédures particulières de remise en condition des locaux contaminés (internes ou mises en place par le prestataire de nettoyage).

  • Demander à la victime et aux témoins de porter un masque durant l'intervention.
  • Mise à disposition de matériel de protection pour les secouristes (gants à usage unique, et, si la structure ou l'entreprise en dispose, masques de protection et blouse/combinaison de protection). L'employeur devra s'assurer que ces derniers aient été formés à leur utilisation. 
  • Lavage des mains systématique (Idéalement eau et savon + séchage - A défaut, solution hydro-alcoolique) après l'intervention et idéalement avant, sauf si des gestes de secours doivent être réalisés en urgence).

L'adaptation des techniques de secours et conduites à tenir, en période épidémique.

En complément des mesures générales exposées ci-dessus, les recommandations officielles précisent les adaptations à apporter aux gestes et conduites à tenir du SST ou secouriste PSC1 lors d'une intervention en période épidémique de maladies transmissibles par voies respiratoires (COVID, méningite, grippe...)  :

  • Si la victime consciente présente un malaise avec sensation de fièvre ou/et de signes respiratoires (toux...), le SST lui demandera de s'équiper d'un masque, sauf en cas de difficultés respiratoires. Dans ce cas, privilégier la mise à l'écart de la victime jusqu'à l'arrivée des secours, sans négliger la surveillance de cette dernière.
  • Face à une victime inconsciente, lors de la recherche des signes de respiration, le SST regarde si le ventre et/ou la poitrine de la victime se soulèvent, sans basculer sa tête en arrière. Il ne place pas sa joue et son oreille près de la bouche et du nez de la victime, comme cela peut se faire en temps normal.
  • Face à un enfant ou un nourrisson en arrêt cardio-respiratoire, le secouriste pratique les compressions thoraciques et peut, si il le souhaite effectuer le bouche-à-bouche. Cette manœuvre est préconisée pour cette catégorie d'âge dont la cause de l'arrêt cardiaque est bien souvent liée à un manque d'oxygène (Noyade, étouffement, asthme, allergies...).
  • Face à un adulte qui ne respire plus, le SST pratique uniquement les compressions thoraciques du massage cardiaque après avoir alerté les secours. Il placera un mouchoir ou un masque sur la bouche de la victime pour limiter l'éventuelle dispersion du virus dans l'atmosphère ambiant, notamment lors de la compression du thorax et du choc électrique d'un défibrillateur. Le port du masque est alors fortement recommandé, ainsi que l'ouverture d'une fenêtre et/ou d'une porte par un témoin. Cela ne doit pas retarder la réanimation cardio-pulmonaire.

Le secouriste peut cependant réaliser des insufflations (Bouche à bouche) lorsqu'il s'agit d'un "proche" (concubin(e), colocataire, époux ...). Le risque de transmission de maladie ne sera alors pas plus important qu'au quotidien.

  • L'utilisation du DAE (Défibrillateur automatique externe) ne nécessite pas d'adaptation particulière, si ce n'est un nettoyage approfondie avant sa remise en service. Il est malgré tout à noter que le choc électrique provoque une secousse thoracique pouvant accroitre le risque de dispersion du virus dans l'environnement.


Les petits PLUS de Formatlan (Matériel de protection, conduite à tenir ...)

  • NE PAS NÉGLIGER LA SURVEILLANCE DE LA VICTIME

Surtout lorsque la victime est consciente et qu'il a été décidé de l'isoler dans l'attente de l'avis médical ou de l'arrivée des secours. Le secouriste doit garder en tête qu'une situation semblant rassurante peut parfois s'aggraver à court ou moyen terme. La surveillance restera donc sa priorité absolue (garder la victime en visuel et en capacité d'échanger verbalement avec elle) et pourra se faire éventuellement à travers une baie vitrée, une porte entre-ouverte ou pourquoi pas entre deux bureaux mitoyens via visioconférence avec une veille permanente...

  • MASQUE FFP2 ET KIT D'INTERVENTION

Malgré l'obligation du port d'un masque facial de type chirurgical par le secouriste et idéalement la victime en période épidémique, certaines situations d'urgence peuvent imposer une proximité directe entre ces derniers. FORMATLAN recommande à ses clients et plus généralement à tous les employeurs, de fournir un kit d'intervention à chaque secouriste identifié. Celui-ci pourra contenir une ou plusieurs paires de gants nitrile, des lunettes ou visière de protection à usage unique, un ou plusieurs masques de protection respiratoire de type FFP2 minimum, ainsi qu'un petit flacon de gel hydro-alcoolique. Pourquoi pas y inclure une petite brochure rappelant les consignes internes édictées. Ce nécessaire sera exclusivement réservé aux interventions de secours aux personnes.

  • EFFETS VESTIMENTAIRES

Si le secouriste ne porte pas de blouse de protection à usage unique, après chaque intervention ayant nécessité une proximité directe avec la victime (Arrêt cardiaque, urgence vitale, difficulté respiratoire de la victime, imposant le retrait de son masque ...), il veillera à retirer la première couche de ses vêtements. Ils seront ensuite isolés pendant 24 à 72h* dans un sac poubelle fermé. Un lavage, sans le linge du reste de la famille ou des collègues, sera alors réalisé en machine à une température adaptée au pathogène en cause*. En général 40° C suffisent.

*Se référer aux protocoles et recommandations spécifiques des autorités de santé, qui dépendent de l'agent pathogène en cause.